Méconnue, noyée et confondue parmi les autres cuisines du continent asiatique, la gastronomie vietnamienne a trop souvent été détournée et mal jugée. C’est pourquoi, à contre-courant des fast food, nous tenons à lui redonner ses lettres de noblesse.

En effet, la cuisine vietnamienne possède sa propre identité, qu’elle doit à la géographie et à la longue histoire de son pays.

Le Vietnam est bordé à l’Ouest par le Cambodge et le Laos, à l’Est par la mer et au Nord par l’immense Chine. Riche par son sol et ses eaux, sa cuisine gravite autour du riz (et ses variantes en vermicelles, galettes de riz pour nems…), des poissons abondants du Delta du Mékong à partir desquels on réalise la fameuse sauce nước mắm (littéralement la “sauce poisson”) et des parfums naturels qu’apportent les herbes aromatiques et sauvages qui poussent principalement dans les montagnes du Nord (shiso, coriandre vietnamienne, fish mint…).

C’est une cuisine diverse et savoureuse, qui aime multiplier dans un seul plat des ingrédients aux propriétés gustatives parfois opposées grâce à un dosage savamment équilibré. Mais c’est aussi une cuisine qui a dû composer avec l’influence d’autres peuples. 1000 ans d’influences chinoises ont ainsi apporté, entre autres, la sauce soja et les nouilles à base de blé que l’on fait sauter avec les légumes. Un siècle de présence française a imprimé dans les assiettes l’art de faire mijoter la viande, comme pour le Bò Kho qui n’a rien à envier au bœuf bourguignon.